Qui bénéficie des compétitions des enfants aux expo-sciences et aux parties de soccer?
Lorsque nous attendions la venue de notre premier enfant, un ami qui est aussi le principal de la prospère École Montessori a dit à ma femme et à moi-même de nous assurer « d’être là pour notre enfant, mais ne jamais lui faire sentir qu’il doit être là pour vous ». Conseil judicieux. Et certainement plus facile à dire qu’à faire.
Les paroles pleines de sagesse de mon ami ont récemment refait surface lorsque j’ai relié deux événements différents : le projet expo-sciences de ma fille et la décision de soccer Ontario d’éliminer les championnats de soccer pour les moins de 12 ans. Quel est le lien? Et bien, les deux impliquent les parents.
De quelle façon les expo-sciences sont passées d’amusement à frénésie?
Comme la plupart d’entre elles à travers le pays, l’expo-science de ma fille est une compétition. À la fin, les étudiants obtiennent une note, mais plus important encore, c’est qu’un jury désigne l’un des projets comme étant le meilleur. Et cela change tout.
Une activité scolaire censée promouvoir la découverte et le plaisir des sciences aux étudiants devient une source de fierté pour certains parents. Comme l’une des mamans l’a dit alors qu’elle comptabilisait le nombre d’heures passées avec sa fille sur son projet, « j’espère que nous allons gagner. »
Cette déclaration décrit l’implication émotionnelle de certains parents lorsque leur enfant dispute une compétition. Ce n’est certainement pas propre à la petite expo-sciences de notre école. Cela se produit partout lorsque les enfants sont en compétition, et cela a récemment été mis en exergue lorsque l’association de soccer de l’Ontario a annoncé qu’elle a l’intention de mandater le retrait des championnats des enfants en dessous de 12 ans.
Les enfants sont-ils réellement en concurrence? Ou bien les parents le sont-ils?
Suite à la rafale de réactions à cette annonce, il est important de poser la seule question qui importe : qui est le compétiteur?
Les expo-sciences, les matches de soccer, les concours de danse et de violon sont-ils conçus pour le plaisir des enfants et pour promouvoir leur acquisition des compétences? Ou bien ces concours sont-ils destinés aux parents pour qu’ils puissent vivre des émotions intenses?
C’est pour moi la vraie question parce que comme Jim Groves de chez Actif pour la vie l’a fait remarquer, les enfants compétitionneront, peu importe le contexte. Mais ils compétitionneront selon leurs propres conditions.
Les enfants n’ont pas besoin d’aide pour compter les points
Les enfants sauront qui a gagné la partie même si les points ne sont pas comptés. Les enfants évalueront le lancer de balle le plus lointain et ils sauront reconnaitre le meilleur musicien. Mais contrairement aux adultes, ils ne s’attarderont pas sur qui a gagné. Peu après que le match ou l’expo-sciences aient pris fin, ils passent tout simplement à autre chose.
Ceci m’est clairement apparu en écoutant à la radio l’une des émissions les plus drôles qui soient, Car Talk (conversation sur les autos). C’est une émission radiophonique qui donne des conseils aux propriétaires pour réparer leur voiture. Dans ce cas-ci, une maman avait appelé pour qu’on lui donne des trucs pour aider son fils à remporter le Pinewood Derby.
Le Pinewood Derby est ouvert aux louveteaux à travers l’Amérique depuis 1953. Depuis 40 ans, les enfants (et leurs parents) construisent des voitures en bois qu’ils testent sur une piste inclinée pour voir laquelle va le plus vite.
Qui bénéficie des compétitions des enfants aux expo-sciences et aux parties de soccer?
C’était un suivi de la part de la maman qui a dit à l’animateur que les trucs n’avaient pas fonctionné. En fait, son fils a perdu le derby. Mais elle a eu une révélation. Elle a décrit un concours similaire sans remise de prix. À la place, les enfants se mettent en ligne seulement pour faire dévaler leur voiture le long de la pente.
Comme l’animateur l’a souligné, les enfants savaient probablement quelles voitures allaient le plus vite. Mais cela leur importait peu, car ils avaient du plaisir à observer leur voiture, conçue par eux, dévaler encore et encore la piste.
Cela nous ramène à ce que mon ami, le principal m’a dit il y a des années de cela. Nous devrions nous assurer d’être là pour nos enfants, mais ça ne doit pas être l’inverse.
Alors, lorsque vous prenez position sur un sujet de cette envergure, comme éliminer les championnats des 12 ans et moins, pensez à ce que votre enfant va y gagner. Souvenez-vous que ce n’est pas ce que vous retirez de la compétition, mais ce que vos enfants en retirent et les enrichissements qu’ils en tirent qui importe.