Smiling boy with broken arm

Mon fils s’est cassé le bras au terrain de jeu et il va bien

Bien qu’à l’époque je n’avais pas de termes pour le définir, ma vie de parent a débuté le jour où mon fils est tombé des cages à singes et qu’il s’est cassé le bras.

C’est imprégné à vie dans mon cerveau. Au ralenti maintenant, de la façon dont c’est arrivé, sa prise lâche et il tombe. Il se relève. Il est debout. Je pense qu’il va bien, je suis soulagée. Puis je vois son visage. Couleur de cendre, angoissé, en douleur. Il trébuche vers moi, en serrant son minuscule bras. Et je sais.

Les urgences. Les rayons X. Un plâtre. Une fracture clinique. Un autre plâtre. Et le pire commencement des vacances d’été qu’un garçon puisse avoir.

Mais voilà : je ne pense pas que je changerais quoi que ce soit même si je le pouvais.

Mon fils est un casse-cou. Moi non. Nous avions l’habitude d’aller au  terrain de jeux et nous ergotions en permanence sur ce qu’il pouvait ou ne pouvait pas faire.

Puis il s’est cassé le bras.

Tout d’un coup, nous étions tous les deux effrayés. Sur la recommandation des médecins, nous avons cessé d’aller au parc et au terrain de jeux et nos vies ont ralenti. J’étais secrètement heureuse. Nous pouvions nous concentrer sur d’autres activités qu’il (et moi donc) adore – lire, dessiner et des jeux créatifs.

Mais sans son activité physique habituelle, il n’avait plus la capacité de se concentrer sur des activités tranquilles. Nous étions tous les deux ébranlés.

Puis, il a recommencé à courir, et est redevenu tout fou. Et lorsqu’il m’a timidement demandé s’il pouvait retourner aux cages à singes, je pouvais cerner sa nervosité inscrite sur son front. Mais il y avait aussi une grande détermination en lui.

Cela m’a pris tout ce que j’avais pour ne pas l’empêcher d’y retourner. Tout.

Mais j’avais besoin qu’il remonte dessus autant qu’il le voulait. Pour ma part parce que je serai toujours confrontée à ce garçon menant une vie trépidante jusqu’à la fin de ses jours. Et parce qu’il lui fallait affronter sa peur et reprendre sa vie active.

Un an plus tard, les parents au terrain de jeux me demandent encore comment je peux le supporter. Comment puis-je regarder ce garçon qui est le mien se balancer et se pendre des cages qui l’en ont éjecté il y a un an? Et je leur dis que pour moi c’est un cadeau.

Il a découvert ce que représentait le fait de prendre des risques, a acquis un niveau de prudence notoire et a appris que parce qu’il avait commis une erreur une fois, cela ne signifiait pas qu’il devait abandonner et ne jamais plus essayer.

J’ai appris que ce garçon qui est le mien, si différent de moi, m’inspire. Il me sort de ma coquille intellectuelle, m’oblige à jouer au chat, à essayer de faire la roue et rattraper un Frisbee.

Et c’est ce bras cassé que je peux remercier pour m’avoir enseigné les points positifs à élever un enfant : devenir une adulte à part entière dans le processus.

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