5 trucs pour inciter  les enfants autistes à être actifs

5 trucs pour inciter les enfants autistes à être actifs

J’essaie souvent de trouver de nouvelles façons de développer la littératie physique de mon enfant, et j’avoue que c’est vexant quand il réclame plus de temps devant l’écran qu’à l’extérieur! Mais pour les parents d’enfants atteints d’un trouble du spectre autistique (TSA), le défi est généralement beaucoup plus grand, et peut même sembler insurmontable.

Dans le cadre de mon travail, j’épaule les familles d’enfants souffrant d’un TSA. J’ai donc l’occasion de constater que pour celles-ci, réserver du temps à l’activité physique, aux loisirs et aux sorties en plein air peut vite devenir un enjeu secondaire : les nombreux objectifs communicationnels et comportementaux à atteindre passent avant tout.

Et comme ces enfants composent fréquemment avec des problèmes de motricité grossière et de motricité fine, une foule d’activités deviennent plus compliquées. D’ailleurs, des études ont démontré que les enfants autistes sont moins susceptibles d’être physiquement actifs que leurs pairs qui se développent normalement; elles confirment toutefois que ce n’est pas faute de le pouvoir.

Bien que le TSA couvre vraiment un spectre, puisqu’il n’y a pas deux sujets identiques, certaines grandes stratégies peuvent inciter plusieurs de ces enfants à bouger plus et à pratiquer de nouvelles activités!

Lauren Keating

Lauren est une analyste du comportement travaillant pour l’arrondissement scolaire Delta, en Colombie-Britannique. Elle a consacré sa carrière aux enfants ayant des besoins particuliers, dont les enfants autistes, et a à cœur d’aider les personnes handicapées à devenir des membres actifs et bien en vue de leur communauté. Son fils de trois ans aime explorer la forêt tout près de la maison, ou s’amuser sur les lignes de côté des terrains où son mari et elle jouent au ultimate frisbee.

1. Démystifiez l’inconnu

Cours de natation à venir? Avant que ça commence, allez dîner au centre communautaire. Profitez-en pour prendre quelques photos des lieux, que vous montrerez à votre enfant en lui parlant avec enthousiasme de ce qui l’attend.

Le temps vous manque? Rendez-vous avec lui sur le site Web présentant la piscine, ou regardez ensemble des vidéos d’enfants qui suivent des cours sur YouTube. Et comme vous êtes un adulte avec qui il se sent en sécurité, allez si possible barboter avec lui quelques fois dans la partie peu profonde de la piscine.

Dans les semaines précédant le début des cours, vous pouvez même porter un maillot et des lunettes protectrices à la maison! En fait, plus vous parvenez à familiariser votre enfant avec ce qui l’attend, moins il risque de se sentir submergé par l’activité.

2. Intégrez les coups de cœur de votre enfant aux activités

Plusieurs enfants autistes ont un intérêt marqué pour certains sujets, éléments ou personnages. Vous pouvez tirer parti de ces préférences en les intégrant de manière créative à tout ce qui les fait bouger.

Votre enfant aime les trains? Faites semblant que ce sentier forestier est un chemin de fer : tous les membres de votre famille pourront alors se transformer en locomotive et serpenter entre les arbres. Il a un faible pour une quelconque émission de télé? Organisez une chasse au trésor. Cachez des photos des différents personnages dans votre cour, et accompagnez chacune d’une consigne loufoque.

C’est un ami des animaux? Préparez des poses ou des étirements de yoga qui représentent quelques-unes de ses bêtes préférées!

3. Célébrez les petites victoires, puis faites-en des tremplins

Ne vous gênez pas pour souligner les petites réussites quotidiennes. Si votre enfant découvre une nouvelle activité, établissez dans un premier temps des objectifs simples et peu risqués qui le prépareront à ce qui vient. Par exemple, faites un tour du quartier avant de partir en randonnée dans une montagne tout près ou rendez-vous au terrain de jeux très tôt le matin, quand il n’y a pas d’enfants, avant de revenir lorsque l’affluence sera sûrement plus grande.

De tels moments peuvent sembler anodins, mais ils valent d’être célébrés quand tout se passe bien. Plus vous offrez une rétroaction positive et présentez les activités comme des succès, plus votre enfant aura envie de répéter l’expérience (et vous de même).

4. Discutez avec le personnel de votre centre communautaire, et collaborez avec les instructeurs

De plus en plus de centres communautaires ont le mandat de rendre les loisirs accessibles à tous, peu importe l’âge et les capacités – et comptent sur des employés embauchés et formés à cette fin. Une activité pourrait plaire à votre enfant? N’hésitez pas à parler avec le personnel des mesures d’adaptation qui favoriseraient selon vous sa participation.

Les instructeurs n’auront pas forcément la solution sur-le-champ, mais ils seront probablement ravis d’entendre vos suggestions ou conseils en matière d’accessibilité : ils veulent aussi que l’intégration de votre enfant soit un succès.

5. En cas d’échec, réessayez

On a beau planifier au quart de tour, il arrive que les choses se déroulent mal. Voir votre enfant peiner à pratiquer une activité quand vous pensiez que tout irait bien peut bien sûr être décourageant.

Prenez une grande respiration et, après un jour ou deux, faites le point : qu’est‑ce qui n’a pas fonctionné? Tout juste avant qu’il ne sorte jouer au soccer pour la première fois, l’avez-vous privé de télé? Est-ce qu’il y avait trop de bruit et d’écho à la piscine? Cette première randonnée était-elle un peu trop longue ou exigeante? Et ce samedi après-midi au terrain de jeux, c’était peut-être socialement trop intense?

Pensez aux petits ajustements que vous pouvez apporter, puis réessayez.

Il y a toutes sortes de bonnes raisons pour que les enfants aillent jouer à l’extérieur, qu’ils soient ou non autistes. Mais chez les enfants atteints d’un TSA, le fait d’être actif contribue à l’autorégulation sensorielle, au développement de la motricité grossière et fine ainsi qu’au renforcement de la capacité d’adaptation, tout en leur fournissant un cadre naturel où peaufiner leurs aptitudes sociales. Enfin, l’activité physique est un excellent moyen de solidifier le lien parent/enfant… ce n’est pas rien!

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