Dansons ensemble rend le Canada heureux, un pas à la fois
Il y a de l’électricité dans l’air aujourd’hui dans ce studio torontois de l’École nationale de ballet du Canada (ÉNB). Des élèves de quatrième année d’une école publique toute près, répètent la chorégraphie de la journée Dansons ensemble avec un professeur de l’ÉNB. Au programme de cette séance hebdomadaire : enthousiasme, dynamisme et hâte d’être au grand jour.
À la fin du cours, les joues sont rouges de s’être bien dépensées et les yeux brillent, satisfaits et enchantés d’avoir appris, et de maîtriser, un morceau de plus de la chorégraphie.
De toute évidence, la danse a quelque chose de magique. Le but de l’initiative de l’ÉNB est simple : faire découvrir ou redécouvrir le plaisir de danser aux Canadiens, quel que soit leur âge et leur condition physique, et les regarder s’épanouir.
Chaque année, Dansons ensemble propose une nouvelle chorégraphie. Celle de la journée 2015 a été créée par les chorégraphes Apolonia et Ofilio de la compagnie Gadfly sur une chanson de Kiesza, Hideaway; celle de la journée 2016 par le chorégraphe Kevin Ormsby de la compagnie Kashedance, sur Sweat of Your Brow de Jully Black. Envie d’un aperçu de ces journées? C’est par ici.
En proposant une création différente chaque année, Dansons ensemble permet aux participants de découvrir des chorégraphes et des chanteurs canadiens de talent. La nouvelle chorégraphie est apprise pas à pas, mouvement après mouvement, en assistant aux répétitions organisées par l’ÉNB ou en regardant les vidéos en ligne. Elle est ensuite partagée en public lors de la Journée Dansons ensemble. Les participants ont aussi la possibilité de récolter des fonds pour un organisme caritatif, comme ils le feraient à l’occasion d’une course à pied ou cycliste.
Pour Laurel Toto, directrice du programme de ballet et d’enseignement scolaire et codirectrice de l’engagement communautaire à l’ÉNB, Dansons ensemble est « une occasion de participer à une activité artistique et de se rendre compte que cette activité a aussi des effets positifs sur la santé. Il n’y a pas que le sport ou les salles de gym pour se maintenir en forme : prendre un cours de danse par semaine améliore grandement la santé. »
Dansons ensemble s’adresse à tous, jeunes et moins jeunes, débutants et danseurs expérimentés. Des répétitions hebdomadaires sont organisées au centre ville de Toronto pour les écoles locales. Et chacun peut s’entraîner à son rythme dans le confort de son salon grâce aux vidéos diffusées en ligne.
La danse permet aux enfants de développer leur littératie physique. C’est d’autant plus important pour ceux que le sport organisé rebute. « Je crois que les élèves qui aiment le sport le pratiqueront toujours avec plaisir et motivation. Pour les autres, c’est plus difficile. Les sports d’équipe ne les intéressent pas. On travaille avec EPS Canada pour que la danse puisse répondre au mieux aux besoins de ces enfants qui ne pratiquent pas de sport organisé. »
De cette réflexion est né Dansons ensemble en classe. Depuis mai dernier, ce programme, élaboré en partenariat avec l’école du Royal Winnipeg Ballet et EPS Canada, permet aux enseignants des écoles primaires de proposer des activités de danse à leurs élèves dans le but de développer leur littératie physique. En créant les chorégraphies, ils peuvent y intégrer des habiletés motrices fondamentales, comme l’esquive ou le lancer, souligne Laurel Toto.
Quand elle assiste aux répétitions des journées Dansons ensemble, auxquelles participent les enfants des écoles environnantes, elle note que «même les plus réticents se mettent à bouger et apprennent des mouvements qui leur seront utiles tout au long de leur vie». En cela, l’initiative est une véritable réussite.
Dansons ensemble travaille également avec des personnes souffrant de la maladie de Parkinson, des études ayant démontré que la danse améliore leur équilibre, leur démarche et leur posture. Une version assise de la chorégraphie a été conçue pour rendre la journée accessible à tous.
Plus les années passent, plus Dansons ensemble élargit son champ d’action. Danser procure tant de bienfaits mais, par dessus-tout, « danser rend heureux » comme aime à le répéter Laurel Toto. Et ce bonheur est la meilleure des raisons pour entrer dans la danse.