Pourquoi j’ai retiré mes enfants des cours de natation
La natation a toujours fait partie de ma vie. Mon père était dans les Forces armées indiennes, ce qui nous a permis d’avoir accès à une vaste gamme d’installations sportives, et il y avait toujours une piscine à proximité. Malgré tout le temps que j’ai pu passer dans l’eau, je n’ai jamais eu de vrais cours de natation. Ni moi ni personne que je connaissais. Et bien que j’adore nager, j’imagine que n’importe qui pourrait déduire de ma technique que personne ne m’a montré à nager comme il faut.
Lorsque nous avons déménagé à Calgary, mon mari et moi, il y avait une piscine dans l’immeuble de notre condo. Aller nager constituait alors une merveilleuse façon d’échapper au temps maussade de l’Alberta tout faisant un peu d’activité physique.
Ces dernières années, à Toronto, avec nos deux filles et sans véritable accès à une piscine à proximité, la natation s’est faite moins présente dans notre quotidien et nous avons dû trouver une autre activité pour être actifs.
Pourtant, je voulais que nager fasse autant partie de la vie de mes enfants que cela a fait partie de la mienne. Il était important pour moi qu’elles apprennent la technique et acquièrent les compétences qui m’ont fait défaut en grandissant et je les ai donc inscrites à des cours de natation.
Mon aînée y a immédiatement pris plaisir; elle avait huit ans et se sentait déjà très à l’aise dans l’eau. Ce fut une tout autre histoire pour ma fille cadette. Même si elle adorait jouer dans l’eau bébé, elle s’est mise à rechigner pour plonger le bout d’un orteil dans la piscine à l’âge de quatre ans.
C’est à ce moment que j’ai réalisé que des cours ne règlent pas tout. Ma fille n’aimait plus jouer dans l’eau parce que c’était devenu pour elle une chose qu’elle devait faire. Une case qu’il lui fallait cocher les mardis soirs.
Je savais qu’il fallait renverser la vapeur, et vite. Mon mari et moi avons déniché un club universitaire, près de la maison, où il y avait ce dont nous avions besoin et nous nous sommes alors dit qu’il était temps de restaurer les soirées « baignade en famille ». Je dois avouer que trouver le bon moment n’a pas été facile : mon mari termine de travailler tard et la plupart des bains libres en soirée commencent vers 19 h, ce qui s’avère un peu tard pour de jeunes enfants en semaine.
Mais mes filles adoraient le temps passé dans l’eau et les sauveteurs nous donnaient parfois des conseils sur la technique. Je sais pertinemment que ce n’est pas la même chose que des cours, mais j’avais tout de même le sentiment qu’elles apprenaient. Sans compter, et c’était le plus important, que nous devions vraiment faire en sorte que notre plus jeune fille associe la natation à quelque chose de positif. Nous pourrons toujours la réinscrire à des cours lorsqu’elle se montrera plus à l’aise. Mais quand nous le ferons, nous ferons aussi en sorte que ces cours ne soient pas la seule occasion pour elle d’être dans l’eau.
Pour l’instant, l’aînée adore faire des longueurs, faire des courses avec ses parents ou plonger pour attraper sa torpille préférée. Et notre plus jeune semble avoir repris goût à la baignade.
Nager tous ensemble, en famille, est aussi une manière de tenir la promesse de parent que j’ai faite à mes enfants, une promesse qui me tient énormément à cœur. Et c’est aussi un des moyens que j’ai trouvés pour qu’un mode de vie actif fasse partie de la culture de notre famille.
Pour moi, la leçon paraît évidente. Comme parents, nous devons être des modèles pour nos enfants : le meilleur moyen de les encourager à bouger, à être actifs et à tester leurs limites, c’est encore de le faire avec eux.
Cela aura commencé comme une manière de redonner le goût de l’eau à ma fille, mais en le faisant, nous réalisons quelque chose qui rend chaque membre de la famille plus heureux et plus en santé.
J’ai lu avec grand plaisir l’article sur l’éducation en Finlande et je suis plus que d’accord avec cette façon d’éduquer les enfants. La compétition tue les relations humaines, je trouve. Si les élèves dans nos classes savaient vivre sans se comparer aux autres, ils verraient mieux leur propre évolution et se concentreraient plus sur leur épanouissement personnel et unique au lieu de tout faire pour être comme les autres ou Le Meilleur!!!! D’après moi, la compétition apporte beaucoup de souffrance, de manque d’estime ou de narcissisme, beaucoup de pression et de recherche de la performance plutôt que la compétence! Dans la compétence, il y a le plaisir et l’accomplissement de soi, bien-être et apprentissage continu…
Merci beaucoup de votre commentaire!